La véritable vie d'étudiante en échange aux Etats-Unis
Il est temps de jouer cartes sur table et
de détruire les clichés. Parlons peu, parlons bien, thème du jour: la vraie vie
d’étudiante en échange aux Etats-Unis. C’est bien beau de vous faire rêver, de
tenter d’envoyer des paillettes à chaque nouveau post mais il y a un moment où
il faut tout de même préciser que certains jours je ne vis pas à New York mais plutôt du côté de chez Belzébuth ou Satan quelque soit sa douce appellation.
Bam! Révélation, désenchantement total.
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Le Home Sweet Home de Belzebuth se situerait plutôt au niveau du sous-soul de la NYC Public Library
ou de Bobst la bibliothèque d'NYU. New York City Public Library John Merven Carrère and Thomas Hastings [1902-1911] |
Je vous vois déjà arriver, à coups de: “Arrêtes
ton char Ben-Hur, tu vas pas te plaindre, t’habites à New York!” ou encore : “Ne
tentes pas de nous faire croire que c’est le bagne là-bas, je veux bien prendre
ta place!”. Et bien, le détail que beaucoup oublient c’est que quand on est en
échange universitaire aux Etats-Unis, on ne gagne pas seulement un visa mais également un package de cours, de professeurs et de nouvelles epreuves de Fort Boyard en phase de test. Sauf que Passe-Partout a du se faire arrêter à la douane pour trafic de croquettes pour les tigres de Félindra, et qu'on se sent un peu perdu sans lui.
Voilà donc
le point “Eclairage pour les futures étudiants en échange, niveau Graduate”! Je
precise dès maintenant que mes “aventures” sont liées à ma propre expérience,
mon propre statut et à mon proper taux de procrastination, ainsi certaines
difficultés s’avéreront optionnelles pour certains et quelques points
manqueront à l’appel pour d’autres.
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Certains cachent bien leur jeu. "Félindra, tête de tigre!" |
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Ma petite bourgade |
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Bon, c'est laquelle qui n'a pas balancé assez de paillettes ? |
Première désillusion: Vous êtes un
étudiant en échange, dans la hierarchie des étudiants vous avez perdu un échelon dès votre arrivée. Résultat? Les cours que vous pourrez choisir seront
ceux qui ne sont pas pleins. Quand le maximum d’étudiants dans un cours est
fixé à 18, vous pouvez dès le début refaire votre liste de souhaits de cours et
vous concentrez sur ceux qui se situent à la fin de votre top 20.
Seconde désillusion: Vous n’avez pas
vraiment de passé dans votre dossier electronique, pas de concours américains
passés avec brio, pas de score GPA et autres chiffres qui vous offrent les
clefs de l’éducation américaine. Résultat, vous ne pouvez pas vous inscrire
vous même dans vos cours et vous devez donc demander au professeur ou à la
reponsable des étudiants de votre niveau l'autorisation de vous inscrire. Autant vous dire que
ce second point lié au premier vous permet de découvrir dans votre boîte mail
des messages d’affection tel que : “Bonjour, vous avez été accepté dans mon
cours par la responsible des étudiants Graduate de Steinhardt et non par
moi-même. Mon autorisation est primordiale. Compte tenu du nombre de places
limité, merci d’abandonner ce cours pour permettre aux étudiants de
s’inscrire.” Vous comprenez donc rapidement que vous avez un staut “spécial” et
que vous n’êtes pas un réel étudiant apparemment. Intéressant…
Troisième désillusion: Les professeurs sont
malins et ont le sens de la formule. Ainsi une fois sur deux, le titre vous
vend du rêve et fait palpiter votre coeur, le résumé du contenu paraît
fort sympathique, quoique souvent vague. Conséquence ? La chute se fait ressentir quand dès
les premières minutes du premier cours vous ne souhaitez qu’une chose : vous
enfuir. Néanmoins, pas de soucis, vous avez trois semaines pour “dropper” vos
cours et en choisir d’autres, enfin dans la limite des stocks disponibles bien
entendu.
A ce niveau là, vous vous rassurez en vous
disant que la plupart du temps en France, vous n’avez même pas le choix de vos
cours. Et puis dans la vie, il faut faire des concessions. Après avoir passé
vos deux premières semaines dans votre pays d’adoption à choisir vos cours,
convaincre les bonnes personnes, vous obtenez enfin votre liste de cours. Précision,
ce marathon des cours sera évidemment à reconduire pour chaque semestre. Reprenons, et évitons de faciliter la situation. Nous parlions donc des cours, quatre ou
cinq maximum généralement, la plupart des étudiants optent pour deux ou trois.
J’imagine l’étincelle dans vos yeux à la lecture de cette phrase. Hop hop hop mes lapins, on
oublie tout de suite toutes situations de temps libres à passer sur la pelouse
de Central Park avec la seconde partie de la liste des désillusions.
Quatrième désillusion: Chaque cours
s’accompagne d’une liste de lecture et évidemment de compte rendu, essais,
presentations. En moyenne, vous vous retrouvez avec cinq à six livres par cours
et des documents pdf (d’un volume de pages variables, de 15 à 200) mis à
disposition gracieusement par vos professeurs sur votre portail étudiant. Je
precise “gracieusement” car les autres livres ne sont pas offerts, à
moins que vous soyez le premier à mettre la main sur l’édition à disposition à
la bibliothèque, c’est sur votre portefeuille que vous devrez avoir en main. Et
ça fait mal, très mal d'une valeur de deux voire trois bonnes sessions shopping chez Forever 21, Top Shop ou Victoria's Secret. Par consequent, vous passez plus de temps à votre bureau à lire et
tapoter sur votre clavier qu’à visiter la grosse pomme. Evincez les lectures?
N’y pensez pas, les cours sont entièrement basés dessus et votre note du
semestre peut dépendre jusqu’à 40% de votre participation en classe. De temps en temps, vous vous retrouvez donc avec ce type de dilemne...
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On se demande bien pour quoi j'ai opté... |
Cinquième désillusion: Le “Final Paper”
qu’on pourrait appeler le dossier de fin de semestre. Une sorte de dossier de
recherche d’une longueur de 10 à 15 pages à écrire pour chaque cours pour clore
votre semestre avec de belles références, des vraies dont vous parlez et qui ne sont pas seulement mentionnées sur Wikipédia. Si vous ajoutez à
ce point, le non-choix de votre cours, je vous laisse imaginer la motivation et
inspiration pour cette chose. Généralement après le rendu de tous les dossiers, on se sent comme ça:
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"En quelle année sommes nous?" |
Sixième désillusion: L’équipe pédagogique
française, j’appelerais cela le point ingérable de l’expérience, du moins de
mon experience. Tout depend également de votre potentiel chance et de votre
université d’origine. Personnellement, mon potentiel chance était en situation
banque route après m’avoir permis d’obtenir ma place à NYU apparemment.
Conséquence: j’ai faille être évincée de ma fac française pour ne pas être
venue en cours les premières semaine du premier semestre. J’avais
malencontreusement oublié de préciser que je ne possédais pas encore le don ubiquité. Non ma proper université ne savait pas qu’elle
m’avait envoyé en échange à New York. Bonus, mon département n’avait fait
aucune recherche côté volume horaire/nombre de cours/ niveau de l’éducation
américaine. Bon et bien, mes camarades de classe m’appelent “Hero” parce que
même eux ne prennent pas autant de cours. Cette équipe qui est ainsi supposée
vous accompagner et vous aider, vous rajoute de sympathique obstacles. Exemple, je n’ai
toujours pas de directeur de mémoire, pratique, très pratique.
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Don d'ubiquité, projection Astrale, ça aurait peut-être pu m'aider. Prue Halliwell tu resteras mon modèle à jamais. |
Vous l’aurez compris, une expérience
de ce genre ne relève pas seulement de la catégorie "Loisirs" du Trivial Poursuit. N’allez pas du
tout croire que je regrette mon choix, même si mes nuits sont courtes ou même
inexistantes parfois, je n’ai aucun doute sur le chemin que j’ai choisi et je peux clairement dire aujourd'hui que je suis heureuse. Et puis au final, les points positifs prennent le pas sur le négatif. Les
cours sont passionnants et l’effectif tournant autour de 20
étudiants permet des cours basés sur des discussions, débat qui ont pour
objectif d’élever votre sens critique et vos connaissances. Et puis, la relation professeur-étudiant est bien plus cordiale. Vous
ressentez très vite l’interêt du professeur pour votre carrière académique et
vos éventuels choix professionnels, email, numéro de téléphone, ils sont en quelques sortes à votre disposition. Et si vous tombez sur le top du top, certains prennent même le temps d'inviter la classe boire un verre pour faire connaissance. Imaginez un peu mon professeur me tendant ma vodka cranberry, c'est plutôt sympathique.
Ce que je voulais mettre en avant dans cet
article c’est cette notion de temps libre que vous avez durant ce type d’expérience.
En partant à New York, je prévoyais de parcourir le pays au moins une fois par mois afin de découvrir les villes qui manquaient à mon tableau de chasse. Mais surtout de connaître la grosse pomme
comme ma poche à la fin de mon séjour. Aujourd’hui, après sept mois au pays des burgers, je me
rends compte que j’en connais beaucoup moins sur la ville que certains amis qui
étaient en stage pour six mois. Mais comme le dit mon cher et tendre, je suis
venue avant tout pour étudier, le plaisir de jouer la touriste n'est pas la priorité de mon aventure. Je vis peut-être
de l’autre côté du globe mais j’ai gardé mon statut d’étudiante et le tourisme,
ce sera pour dans quelques semaines, après la fin des cours.
D'ailleurs, vous avez du remarqué que le rythme du blog n'arrivait malheureusement pas à passer la seconde ces temps-ci, ma liste de futurs articles est bien longue et le rythme de publication sera intensif dès la seconde semaine de mai. Côté activités touristiques, les parents débarquent dès mardi avec au programme les attractions new yorkaises les plus celèbres, je vous les ferai évidemment partagées. Côté futur voyage, je me suis prévue une pause détente juste avant les examens, quatre jours au soleil à...Miami ! Promis, le prochain article sera riche en photos et en découvertes avec Washington DC !
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Paris ou New York, on s'y retrouve déjà. |
D'ailleurs, vous avez du remarqué que le rythme du blog n'arrivait malheureusement pas à passer la seconde ces temps-ci, ma liste de futurs articles est bien longue et le rythme de publication sera intensif dès la seconde semaine de mai. Côté activités touristiques, les parents débarquent dès mardi avec au programme les attractions new yorkaises les plus celèbres, je vous les ferai évidemment partagées. Côté futur voyage, je me suis prévue une pause détente juste avant les examens, quatre jours au soleil à...Miami ! Promis, le prochain article sera riche en photos et en découvertes avec Washington DC !
Les cours à la carte, c'est sympa mais à ce point-là, c'est fou !
RépondreSupprimerEt comme point positif, que penses-tu de bénéficier du tarif français pour l'inscription à la fac, et non du tarif américain...
En tout cas, bonne continuation !
Mathilde (depuis Boston, MA)
Justement, c'est l'énooorme point positif de l'expérience, j'ai bénéficié du tarif français et non du tarif américain...vive l'échange universitaire !
SupprimerEt que fais tu exactement toi à Boston ? ;)
Moi je suis plus vieille que toi, les études c'est fini. Je viens juste d'arriver, mon copain est chercheur à la fac et moi je l'ai suivi.
SupprimerEn fait ça a l'air tout sauf facile. J'avais des préjugés aussi sur ces échanges, mais tu viens de les balayer! Merci pour ce témoignage! Je te souhaite bon courage et plein de réussite!
RépondreSupprimerIl y a les bons côtés et les petits points négatifs comme toute aventure, et c'est toujours bien de connaître les obstacles qui peuvent éventuellement se présenter :)
SupprimerOh snif, je viens seulement de découvrir ton blog alors que je suis accro à New York !! Bref, hop je m'abonne et je vais rattraper mon retard en lisant les anciens articles.
RépondreSupprimerC'est totalement compréhensible qu'après 7 mois tu ne connaisses pas la ville dans ses moindres détails! Même après 1 mois, sans cours, je n'avais vu que 10% des trucs à voir ^^
Bon courage pour la suite, et bravo pour ton article, il est très drôle! J'adore, j'adhère!! :)
Merci beaucoup Girly Geek ! :)
SupprimerTrès rigolo ton article. En effet, beaucoup d'obstacles mais au final une expérience inoubliable ! Bon courage et bonne continuation :-). Si besoin de bonnes adresses à Miami, n'hésite pas !
RépondreSupprimerJe vais prendre soin de lire ton blog en intégralité mais je pense que ma liste de questions pour Miami ne va pas tarder à t'atteindre ! ;)
SupprimerMalheureusement il a la plupart des points que tu as souleve qui dependent de chaque Universite. J'ai plein d'amis aux USA (moi je suis en stage donc...) qui n'ont pas du tout la meme experience que toi. Mon copain est a la fac de New Orleans ca se passe extremement bien, il a pu prendre tous les cours qu'ils souhaitaient, il gere son temps... assez pour parcourir le pays avec moi chaque mois lol. Donc je pense que chaque universite gere ces etudiants internationaux de leur maniere, c'est dommage que ton retour soit negatif enfin pas tres negatif mais quand meme :/
RépondreSupprimerTu as raison, ça dépend de chaque université, des attentes de l'université américaine et du taux de réponses de mails de l'université française! lol Je n'ai pas voulu faire de généralités par mon article, je l'ai d'ailleurs précisé, je sais bien que certains ça peut être très facile et que mes obstacles ne sont pas non plus des obstacles insurmontables. J'aime énormément ce que je vis en ce moment, mais je l'aimerais encore plus sans les nuits blanches, les mails sans réponses et sans les coups de stress des débuts de semestres. Évidemment, j'ai trouvé solution à chaque problème mais par mon article je voulais simplement montrer par quelques exemples que la vie n'est pas toute rose, et prouver à certains qui pensent que je suis en vacances que ce n'est pas le cas.
SupprimerAu final, j'arrive à gérer mon temps (quand ma procrastination ne prend pas la main sur mes méninges), un weekend sur deux je ne suis d'ailleurs pas chez moi enfin cela se monnaye à coups de nuits blanches tout de même! lol ;)
Super intéressant ton billet! En effet, ce sont des choses à prendre en compte quand on fait ce choix :) mais dis toi que tu fais tes études dans les universités des séries^^ Bisous et merci pour ce super post! :)
RépondreSupprimerYouhou, qui part bientôt à Miami ? C'est moi ! et avec qui ? bahh TOI !
RépondreSupprimerTrouve des bons plans, je compte sur toi !
Des bisous de Corsica !
Capuuuu
cette réalité mis en exergue ma vraiment fait du bien, moi qui m'attendais à une vie étudiante loin de cela.
RépondreSupprimeril faut dire que j'ai trouvé çà passionnant mais en même temps très réaliste, moi qui m’apprête à aller continuer mes études aux états-unis.Vraiment merci beaucoup pour cette franchise et que DIEU t'aide à réaliser des œuvres encore plus intéressantes.Cool pour l'article.
de la part de MICKAELKAYS.